C'est vers 1950 qu'à Bruxelles, Georges Troisfontaines (World Press) présenta Albert Uderzo à Jean-Michel Charlier, Jean Graton et... René Goscinny.
Entre Jean et Albert, c'était donc une amitié de 70 ans, renforcée par une passion qu'ils furent les deux seuls à partager dans ce milieu : l'automobile.
"C'est moi qui aurais voulu faire Michel Vaillant", dit un jour Albert à Jean. "T'aurais dû, répondit-il, car alors c'est moi qui aurait fait Astérix !".
Jean Graton a souvent dit : "Bébert, c'est le plus grand. Le plus talentueux d'entre nous" et il n'a jamais caché son admiration pour son ami italien. Avant même de le rencontrer en 1950, Jean avait été impressionné par un dessin, paru dans la presse sur une double-page, d'une bagarre à l'Assemblée nationale. Il n'en revenait pas de la richesse du dessin, de son dynamisme et de son humour. Dans le coin inférieur droit, une signature avait retenu son attention : Uderzo.
En 1985 (une des photos ci-dessous), Jean Graton et Albert Uderzo firent équipage à Angoulême. Non pas au festival de la BD, mais au volant d'une Ferrari lors des célèbres Remparts d'Angoulême, compétition automobile qui se déroule chaque année dans la cité charentaise. Car Albert fut un amateur éclairé, pilote à ses heures, gentleman driver et même Président du Club Ferrari France !
Une page se tourne, et de toutes les personnes visibles sur les photos ci-dessous, Jean Graton est le dernier survivant. Autant vous dire qu'à 96 ans, il se sent un peu seul.
Merci à Philippe Graton, fils de Jean Graton pour ces souvenirs émouvants.